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6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 17:25

Urbano : je ne sais plus trop où l'on en était. J'ai arrêté de bosser chez Pastor  et j'ai retrouvé l'atelier : voûte humide, avatar du ventre de la mère, athanor....

J'ai quitté la piaule du grand père, ça bardait sec entre mon frère, son épouse et moi. On a fait un partage provisoire, qui a duré ... Et dans le haut de la maisonnette nous avons aménagé une pièce en "show room"... s'y trouvaient les oeuvres de l'expo perso chez Catherine Issert. Il y a eu un autre plan photos avec Goalec : on a posé dans les chapelles du cimetière...

Je me rappelle un truc, mais je ne suis pas sûr de la chronologie :

Un jour, on a reçu un coup de fil d'un mec qui voulait nous acheter des sculptures qu'il avait entrevues chez Issert . Nous l'avons reçu en pleine nuit, il a voulu voir les oeuvres et comme nous n'avions pas l'électricité, nous avons sorti les pièces dans le chemin sous le lampadaire. il disait celle là oui, celle là non, celle là oui , celle là oui, celle là peut être, celle là non, celle là oui..... Nous étions abasourdis et jubilants.



Joaquim : Alors reprenons dans l'ordre...tu t'es arrêté de bosser chez Pastor (TERRIBLE ENTREPRENEUR MONEGASQUE chez lequel tu étais manoeuvre) ...je dirais en pointillés ...Un petit congé de maladie par là, un gros par ici,... et petit à petit Anna, chez qui tu vivais qui te soutenait dans ton intégration professionnelle, qui baisse les bras. Elle avait peut être espéré que tu y ferais carrière chez Pastor. Et puis elle a surtout vu l'exposition chez Catherine Issert, et elle a commencé à y croire à ta vocation artistique.
Malheureusement l'argent n'était toujours pas au rendez vous. Alors il a fallu trouvé un autre petit boulot...mais nous en parlerons peut être plus loin...
Deuxième point: je ne me souviens pas vraiment du Show Room dans le haut de la maison de ton grand père plutôt d'un vague stock car nous manquions de place à l'atelier. Mais ce dont je suis sûr c'est que ce marchand d'art d'une quarantaine d'année à l'époque dont tu te souviens et qui était accompagnée d'une jolie fille de 20 ans, est venu nous voir en novembre ou décembre 1984 après la FIAC où Catherine a montré nos sculptures. Et donc pas quand tu as quitté ton ami Pastor....Ce marchand là portait une casquette en cuir noir et avait une voix rauque de vieux fumeur, il faisait un peu louche, et roulait dans une voiture immense: une Citroën CX break. Il disait venir de St Etienne et nous l'avions rencontré à la FIAC. Il a choisi une grande quantité de nos sculptures des petites, des grandes, (je me souviens d'Irma en sacs plastiques roses qui se masturbait sur une balançoire)... le tout à petit prix puisqu'il nous a donné un chèque de 12000 francs pour une dizaine de pièces. Très bonne affaire quand même pour nous à l'époque. Catherine n'a pas aimé, elle nous a dit que c'était dangereux de vendre comme ça à n'importe qui...

Dernier point: Goalec a fait une série de photos au cimetière de Roquebrune en décembre 84 ou janvier 85, juste avant notre expo à Venise. Il a voulu que l'on emmène nos sculptures au cimetière de Roquebrune Cap Martin, car bien sûr c'est un lieu magnifique qui domine la mer à 200 mètres d'altitude, mais surtout il voulait se servir du ciel comme fond bleu pour nos sculptures. Il avait neigé la veille et le ciel était d'un azur profond, incomparable...
Pour les photos je crois que c'était une commande de Catherine.
Alors dans le cimétière, tout s'est bien passé, jusqu'à ce qu'une Dame qui venait entretenir sa concession nous sermone violemment. Nos sculptures perchées sur les tombes et contemplant la mer, avaient l'air de la choquer. Peut être était-ce leurs couleurs chatoyantes? En tout cas pas leurs sexes turgescents, nous n'en n'avions pas fait dans cette série là...AH si, peut être le clitoris géant de la vénitienne de deux mètres...pas le clitoris la vénitienne...
Donc si on doit en revenir à l'ordre chronologique des actions, tu oublies: Camuffo, le voyage à Venise avec Anna et Carmen, Henri Vincent, la boutique devant chez Catherine, la Fiac 1984 et aussi je n'ai pas parlé du temps que j'ai passé à tavailler chez Ben, ni de ma participation solitaire aux débats sur l'art à la Galerie du "Nez en l'air" ....

Urbano : Eh bien merci ! je savais que je pouvais compter sur ta mémoire non défaillante.
Cela me revient...

Joaquim: Alors, alors?

URBANO : je crois que Catherine nous a invité à rencontrer les Camuffo chez elle. Nous y sommes allés. D'emblée le père Camuffo nous a amusé avec ses yeux rieurs, ses histoires de verge molle et l'intérêt qu'ils nous porta ainsi qu'à nos sculptures. Je crois qu'il rentrait de Paris où il avait rencontré Combas et il ramenait des toiles. Son épouse, niçoise comme il nous le dit, nous impressionna également. Quel couple époustouflant... Elle avait une façon de parler anglais et de prononcer Keith Haring (Kétarine)......Tout au long de la conversation nous sommes passé pour des ignares de l'art, après Ben qui se marrait que nous ne connaissions pas Fluxus, Camuffo était stupéfait de notre ignorance de Manzoni et de l'arte povera.... Il nous a néanmoins invité à passer le voir à Venise à la galerie le Capricorne... Nous étions aux anges.


Joaquim: J'ai aimé Camuffo (prononcer camoufo) ses gros yeux globuleux et surtout sa gentillesse, sa culture, et la façon dont il disait: "Ah oui Vautier..." en trainant sur le O d'une lippe retroussée et méprisante.
C'est que sans le dire ouvertement car il était la "CLASSE DU MARCHANd D'ART" que je ne suis pas (la classe)..."IL" méprisait "BEN"....vautier... 'Le petit'... Benjamin qui ne cesse de brailler pour se faire remarquer.
C'était un honneur pour moi que ce Marchand de  Venise qui avait collectionné Arman, Fontana, Tinguely...s'intéresse à nous petits artistes de Gorbio...
Gorbio où  il venait déguster avec sa femme les vrais raviolis niçois à l'Auberge du Village.
C'est là qu'il m'a appris qu'un ARTISTE ne paye pas au restaurant, qu'il est un VELLEITAIRE et qu'il doit être fier de l'être!
J'ai toujours eu tellement de mal à accepter cette  CONDITION...
Les CAMUFFO étaient un couple de marchands merveilleux et courageux qui nous vendaient bien et que nous délaissâmes pour Catherine Issert l'année suivante....SNIFFFF....
Nous avions décidé d'accepter l'offre de Catherine Issert de nous faire un contrat "oral d'exclusivité"... A  cette occasion, Camuffo me glissa: " Mais, alors si vous faites ce choix c'est que Catherine  a décidé d'être professionnelle?" Ne l'était-elle donc pas encore assez à son avis?
Gentiment de tous les écueils il nous avertissait peut être...Et nous, pauvres cons d'ados prolongés, nous ne l'écoutions que d'une oreille distraite et enflammée.

Urbano : velleitaire :
. Personne avec de l'ambition mais qui ne passe jamais à l'action... ?

Joaquim: (Record battu mon cher Urbano : une réponse en moins de douzeures!!!!) Toutefois nous n'avons pas les mêmes références: .....................lien.............................
Mais il est vrai que la définition la plus commune c'est la tienne...Tant pis je serai encore incompris...snif...Mais je suis
aussi d'accord  le terme commun et j'ajoute même quelques synonymes : aboulique, faible, flottant, fugace, hésitant, incapable, incertain, inconsistant, inconstant, indécis, instable, mou, nonchalant, ondoyant, variable, versatile...et qui ne paye pas au resto!
Oui c'est cela ...
In fine, l'art n'est pas de l'action, c'est même tout a fait le contraire.
Mais la question que tu aurais pu me poser c'est: "Depuis quand les velléitaires ne payent-ils plus au restaurant?"

URBANO : Certes.......Vers l'été nous avons décidé de partir à Venise voir Camuffo et lui montrer ce que nous faisions.... Nous sommes partis avec Anna et Carmen dans le mini fourgon d'Anna. Nous avons campé dans un camping à Mestre. Venise puait la vase. La galerie du Capricorne était en plein vernissage d'une expo de James Brown. Nous avons débarqué en habits peints tous les quatre. Nous avons montré des photos de nos pièces à qui voulait les voir...Camuffo nous a laissé faire pour nous dire en suite que cela ne se faisait pas, mais cela le réjouissait visiblement !!! Nous avons visité Venise et ses monuments... Du titien encore du véronese et toujours du rubens et encore du titien à n'en plus finir... nous avons traversé des pièces entières du palais des doges, complétement nauséeux de toute cette marmelade pseudo antique ou biblique. Nous avons payé fort cher pour mal et peu manger... mais nous étions contents car.....

Joaquim: Tu te fouts de ma gueule, je t'ai posé une question? Et tu réponds "CERTES"....
Bon passons zan aux amabilités:
Au camping de Mestre, je me souviens que je me suis foutu de ta gueule parce que tu appelais Anna sous la douche en roucoulant comme une vieille tourterelle.Tu voulais qu'elle te passe ta chemise ou une connerie dans le genre. C'est vrai, je me vengeais  de tes sarcasmes et de tes diatribes anti couple dont tu m'abreuvas pendant des années (au moins deux)...de tes discours sur la mièvreries des relations de couple, de leurs conformismes etc...
Et toi voilà Ti pas que..Plouf!...En plein dedans.... C'était trop beau...Tu m'en as voulu à mort. Et en rentrant à Gorbio, tu m'as passé un sacré savon dans l'atelier, comme quoi tu n'aimais pas mes sarcasmes sur ta relation avec Anna, et que tu trouvais ça mesquin, mes petites réflexions etc...
Enfin heureusement que Camuffo nous a acheté deux ou trois sculptures que nous avions judicieusement apportées...
Et comme nous n'étions pas, encore, en reste de léchage de bottes nous lui avons offert ainsi qu'à sa femme deux gondoles en bouteilles plastiques "modèle 2L" avec leurs gondoliers, qu'il s'empressa de vendre, d'ailleurs, enfoiré.

URBANO : mais non tu ne m'as pas poser de question,  tu as dit :
Mais la question que tu aurais pu me poser c'est: "Depuis quand les velléitaires ne payent-ils plus au restaurant?"....
Quellle est la différence entre le roucoulement d'une vieille tourterelle et celui d'une jeune ? Il me semble que la tourterelle gémit et caracoule plus souvent qu'elle ne roucoule....
 Il est vrai, même si j'ai rajusté mon fusil sur l'épaule avant de tirer, que je continue à trouver certains comportements  de certains couples d'une mièvrerie stupéfiante si ce n'est stupide ! comportements stéréotypés
et donc complètement artificiels. Je ne supporte toujours pas que les couples  de tout poil s'appellent  "bébé".
J'ai interdit à mes rares  compagnes qui avaient  pu en manisfester l'envie,  de m'appeller ainsi. Quand j'entends un nénette appeler ainsi son mec, je rêve qu'il lui dise : je ne suis plus un bébé
j'ai une grosse bite avec plein de poils autour et je te l'a mets bien à fond....
Je ne supporte toujours pas les 500 appels téléphoniques par jour pour se dire  : "bébé, t'es où ? ça va ? je pense à toi"  si t'y pense alors ferme la !!!"
 Le "chéri " passe-partout me fait très souvent l'effet qu'il employé pour  éviter de se tromper de prénom...
L'amour est là pour nous faire grandir et non pour nous infantiliser. La tendresse idem. L'autre, l'aimé mérite quelque effort d'imagination ou d'exclusivité pour les mots doux et les comportements ! Et je sais que tu es d'accord !!!

Joaquim : (C'est vrai que je n'avais pas posé de question mais tu aurais pu y répondre quand même, à la question!)
Il me semble que par le passé tout couple quelque soit son mode de communication avait droit à tes sarcasmes ou, au mieux, le mari devait faire mine de te céder sa femme pour que tu te calmes après toutefois avoir vidé leur frigo de ses yaourts. Mais je n'ai que de vagues souvenirs, des approximations, et personnellement je me fous de la miévrerie des couples sinon je ne verrais plus personne.
A l'époque c'est surtout le fait que tu m'aies engueulé en rentrant de voyage qui m'avait plu. J'aime que mes amis soient imparfaits et contradictoires, ça me rassure.

URBANO : Comme nous étions toujours désargentés il nous fallu trouver du travail... Nous sommes allés nous engagés chez Henri Vincent  entreprise de nettoyage sur monac. Je bossais de 18 à 22 heures, nettoyage de bureaux de banques, de sociétés, aspirateur, balai, serpillère, alcool à brûler. Petites gens parfois sympathiques et touchants, d'autres imbuvables surtout les petits chefs... Et franchement lobotomisés par la consommation et l'image de marque  : les patrons !
J'y allais avec la vieille mobylette orange d'Anna, celle qui sera plus tard la moitié motrice de Gil notre automobile. Elle n'avait pas d'éclairage et je rentrais de nuit en ne regardant pas où je voulais voir... comme les vrais ruraux...  Souvent l'effraie coupait mon chemin vers les chataigners et les arbres aux fées.....et même une nuit une chauve souris m'a heurté au visage....
Avant d'aller au taf, on bossait à l'atelier, on a viré la boutique et du coup l'atelier était plus vaste.

Joaquim: C'est faux!!! On a viré la boutique pour agrandir l'atelier en septembre 83! Et tu me parles de mai 1984....Mais...
 Ouiiiiii, chez Henriiii Vincent, entreprise de nettoyage à MONACON....Tu avais eu la sagesse de n'accepter qu'un mi temps chez eux. Je suppose que l'expérience comme manoeuvre chez JB Pastor & compagnie t'avait servi de leçon. Tu avais bien morflé à plein temps pendant l'hiver et t'avais fini sous cachetons.... de l'Urbanyl, je crois.....ironie du sort, Urbano....
Quant à moi faisant le fier à bras, j'avais accepté un travail à plein temps, de nuit, (18H/2H) qui me permettrait de travailler la journée dans l'atelier du GAVE.
Je suis donc devenu en quelques jours un technicien de surface derrière sa belle machine, et, en compagnie d'un certain Morandi. Ce dernier m'avait promis de m'éclater la tronche si je faisais une seule rayure à l'estafette Renault de l'entreprise dont il me confia pourtant les clefs dès le premier jour. Il m'apprit par ailleurs en une semaine à polir et nettoyer tous types de surfaces: tapis, linoleum, parquets...de diverses entreprises monégasques et même de quelques ministères. Ce ne fut pas une mince affaire car il fallait yout finir en moins de six heures, car Morandi préférait terminer plus tôt et donc boucler en six le travail prévu pour huit heures.
Le premier soir la polisseuse centrifugeuse m'échappa et explosa quelques bureaux qui se trouvaient sur son passage. Morandi leva le poing mais devant mon air étonné, le baissa aussitôt et se mit à réparer les dégats du mieux qu'il pouvait. Une centaine de litres d'eau à éponger avec de vieux rideaux....
Ce JOB, c'était un boulot harrassant, car avant de polir il fallait déménager le mobilier et le réinstaller une fois le travail fini. Je finissais en nage et courbaturé, ne rêvant que de mon lit douillet auprés de ma dulcinée...

Malheureusement, Morandi m'emmenait boire une ou deux bières au café de Paris en face du casino de Monte Carlo, et il fallait que je me supporte pendant deux heures ses niaiseries sur sa vie: sa femme vierge qu'il avait faite lui même à la force de sa bitte de travailleur infatigable...etc...
Finalement lassé, j'avais trouvé la parade à son monologue sinistre sur la vie merveilleuse des ouvriers travailleurs "qui ont une femme non dégoupillée avant le mariage": c'était de lui dire en insistant lourdement: "Mais tu devrais l'écrire ta vie, elle est trop belle!!!" Comme il ne savait pas écrire et qu'il n'osait pas me le dire, cette remarque maintes fois répétée me permettait de souffler quelques minutes pendant que le regard songeur de Morandi s'égarait sur les volutes architecturales du Casino de Monte Carlo.....

Enfin, on me vira de ce poste lorsque je pris un congé de maladie pour me rendre à Venise avec toi.
A notre retour de la capitale de la mer, je fis équipe le matin de bonne heure (4H/12H) avec un certain Antoniotti de Moulinet, qui m'emmena aussitôt matter les seins nus sur les plages de Cap d'Ail.... Et fatalement le travail s'en ressentait...nous fûmes trahi par les premiers systèmes de surveillance informatisés. Chaque matin nous étions sensés astiquer les bureaux d'une entreprise d'informatique, et pour y entrer nous devions introduire une carte magnétique dans une fente...Nos allées et venues étaient donc déjà surveillées par le Big Brother. Comme nous arrivions à 6 heures au lieu de 5 et que nous repartions beaucoup trop tôt pour aller sur la plage Marquet matter les nibards, l'entreprise en question communiqua  nos horaires de travail réels à nos patrons et un chèque minoré d'autant... Aussi on me changea encore une fois de poste et je fus affecté, seul, au nettoyage des chiottes de bars et des escaliers d'usines. Entre l'usine et l'urine je ne pus choisir...je traînais donc au volant de ma 4L de fonction dans les rues de Monaco en attendant l'heure du déjeuner...
Ce boulot dégueulasse, je le quittai fin juillet 84 car Catherine nous avait proposé de tenir boutique devant sa Galerie durant le mois d'août.
Malheureusement il me manqua quelques jours de travail dans cette belle entreprise de récurrage et polissage pour que je puisse toucher une indemnité chômage...C'était des sous en moins....Ahhh le manque d'expérience de la jeunesse...
Dommage je n'ai pas parlé de la biennale de Venise...et maintenant toi tu t'en souviens plus et pour moi c'est trop tard, il nous faut aller de l'avant.

Urbano : Comment ça faux ? tu fais un  un quizz, à la Naguy...
 je me rappelais l'espace gagné et je ne sais  pas si on l'a dit quelques lignes plus haut.. alors dans le doute et la feignantise de vérifier en relisant....
Mais non il n'est pas trop tard de parler de la biennale.. Je me souviens que nous avions été enthousiasmés par le parc et certains pavillons que nous aurions bien aimé posséder comme atelier-appart.....
Une équipe de télévision allemande qui filmait l'expo, nous demanda de faire la visite. Nous entrions dans un pavillon et le caméraman nous suivait en filmant, on s'est permis de toucher les oeuvres ou d'évoluer dans  les installations. On a visité comme ça une petite dizaine d'endroits puis chacun a fait sa vie ..... Il ne me reste pas de grand choc émotionnel esthétique, hormis comme je l'ai dit certains pavillons et jardins.
J'ai arrêté un moment le nettoyage chez Henri Vincent, genre "en dépression". Peut être à la même période que toi... pour bosser à l'atelier, on préparait quoi ?.....
 Mais il m'a fallu recommencer, à mon retour  je ne bossais plus dans les banques mais je nettoyais une agence de tourisme  avec Bianca une italienne du sud mignonne et sympa, à qui je faisais une gentille cour et qui me le rendait gentiment, sous l'oeil inquisiteur du sous chef homo décadent idiot, qui débarquait à l'improviste sur tous les lieux cherchant à nous coincer en pleine copulation....  Comme si nous avions le temps...
  Ils m'ont envoyé récurrer les locaux de la police, dans une nouvelle équipe stricto macho foot bière....J'ai craqué et démissionné ! Ils m'ont sucré mes congés payés en échange du préavis...
Est ce que tu ne faisais pas des séances de relaxation chez Anna un soir par semaine, dans la grande  pièce du bas, fin de l'hiver début printemps ? Expérience très intéressante, dont il me reste de merveilleux souvenirs de visions, d'éxarcerbation de l'ouie frôlant le prodige.....
N'est ce pas vers ce moment que Serge le Séquestré nous a ramené Annette ?
et Fabienne, son Jacques ?

Joaquim : Oui c'est vrai!!!! Certainement, tout ce dont tu te souviens, est exaaaaaaaaaaaaact!!!!!
Tu as donc encore bonne mémoire....
Contrairement à ce que tu crois.
Voilà des éléments intéressants, voire fondamentaux de l'Histoire du GAVE, car effectivement ces rencontres auront des répercussions importantes sur nos vies.
Mais je ne parlerai pas des séances de Sophrologie que je vous ai infligées pour avoir mon diplôme. Devoir de discrétion oblige...Mais je peux parler de tout le reste, même si c'est privé.
D'abord Serge, il va se révéler être un de nos plus proches amis masculins à Gorbio. Il s'associe à Annette cette année là en sortant d'ESMOD, l'école de stylisme de Nice.
Annette est une métis de juif errant et de suédoise, je l'apprécie illico. Elle est la fille d'un industriel du textile installé au Portugal et d'une mannequin suédoise...Un drôle de mélange, pas évident physiquement, elle a la prestance des suédoises et le corps des méditerranéennes. Très vive et intelligente, elle crée avec Serge la marque de fringues "Où est le responsable?".
J'ai encore des difficultés à parler de Serge, il s'est suicidé l'année dernière en 2008, et il me manque. C'est quelqu'un avec qui je me sentais une proximité de pensée sociale et esthétique, et ce n'est pas fréquent que je la sente cette proximité...."paix à son âme" si nous en avons une...
Et puis Fabienne, qui aurait dû, dans un autre temps que le nôtre, devenir la femme de Serge, et qui ne le devint point, car l'homosexualité est moins tabou que par le passé dans nos contrées méditerranéennes, car Serge se révéla en fait être UN d'OMO.
Fabienne, donc, après de multiples amants se fixa avec un certain Jacques M. personnage fort sympathique, mais un peu mou, qui ne plaisait pas trop à Serge (mari virtuel de Fabienne et associé d'Annette si vous suivez un peu...).
Quant à nous, nous les appréciâmes tous...
Mais l'important pour le GAVE, c'est que cet été-là nous installâmes notre boutique devant la Galerie de Catherine Issert...(Vas y enchaîne sur la description de la dite boutique...)

URBANO : Mais juste avant, je ne crois pas que ce soit là que Fabienne soit débarquée avec Jacques... c'est dans l'hiver  ou le  printemps après la Fiac. Je me souviens d'avoir passé une soirée avec Serge, Hamid et elle à Menton, soit avant la boutique soit après. Serge avait son vieux Ciao, Hamid avait trouvé un vieux vélo et nous avons essayer  de rentrer  ainsi à Gorbio, sur les 4 heures du mat. Finalement j'ai eu le Ciao et Fabienne assise sur le porte bagage, je tentais de tirer Hamid et Serge sur le vélo. J'ai fini par les abandonner dans la vallée, au dessus des tours et nous sommes remonter Fabienne et moi pour arriver crevés et hilares au petit matin. Nous sommes allés dormir séparemment  chez Anna où je vivais et qui était en vacances chez Vivianne à Manosque avec les enfants. Tazin et Fifine nous ont vus, comme je l'ai appris plus tard par Anna furibonde.... Serge est venu nous réveiller en début d'aprem, il était rentré à pied tout seul dans le noir, sans avoir croisé Tanta Tchouaza, il roulait ses yeux encore tout excité de son exploit...
Bon revenons à la "boutique".  Nous avions réussi à faire accepter par Catherine, d'installer sur le parvis de sa galerie une représentation de boutique ambulante caricaturant celles du marché du vendredi de Vintimiglia...
Une foule d'objets divers exposés, entassés et ou  accrochés dans un espace réduit : le stand avec son étal, ses paravents et son péplum.... le tout à la manière GAVE ! Des fringues récupérées et peintes avec mauvais gout et humour douteux. Des objets destinés à la décharge  reconvertis en faux jouets ou détournés suivant des jeux d'esprit...
De l'art contemporain en somme.... le tout très coloré voire dégoulinant,  influence certaine de la transavanguardia et la figuration libre.
Nous avions trouvé un tissu imprimé canisses... nous ne l'avions pas révé. C'était inespéré et parfait.
Nous en avons ceint la structure en canne de provence et la boutique était là, sous l'oeil dubitatif de Catherine et hilare de Jennyfer son assistante.

Joaquim: (à lire en écoutant les Brandebourgeois de JSB)
Nonobstant la goutte qui pend au bout de mon gland, je trouve que tu t'égares. Oui tu entends bien URBANO: "Tu t'égares!"
Comment?
Nous,
le GAVE,
de l'art contemporrain?
En somme?
C'est à dire en addition?
Ou en bête de...?
Et n'ai je point dans le nez l'air que vous respiriez lorsque vous pétâtes ainsi?
Vous dites: "
influence certaine de la transavanguardia et de la figuration libre "!
Etes vous dev'nu fou?
Est-ce l'incidence de votre médication sur votre cerveau, pourtant si vif?
Je m'insurge.
Content pour rien ou comptant ou contemp...Peu importe, comment vous dites!
Je ne peux croire, en temps qu' EX Président du Groupe d'Art VESPASIEN Expérimental, que, malgré le fait que vous me révoquiâtes en l'an de grâce de l'ère chrétine 1988, pour vous octroyer en ma Sainte Place, le poste de directeur du marketing, alors que, sous ma gouvernance, vous étiez le seul membre de mon conseil!!! Soit!!!
Mais que vous galvaudiez notre ART, en l'assimilant à de l'Art Contemporrain, alors que l'Art Vespasien n'en est que la Médiocre Caricature et fière de l'être!
Je ne puis l'admettre.
De plus pour enfoncer le clou Môssieu le directeur du marketing, vous faites référence à des appellations publicitaires de critiques démodés que nous avons toujours refusées:
La Transavanguardia, inventeur Bonito "Oliva" : chez nous on les écrase Monsieur, les olives!
Figuration Libre: bel oxymore mais vide d'essence... inventeur : Ben Vautier (artiste raté de l'école de Nice obsédé par la démesure de son Ego, et non de son sexe Ahahahaha!!!) Il en a tué combien d'artistes en les classant dans ce courrant débile qui ne signifie rien? Pour sûr il était jaloux de ne pas avoir inventé l'Art Vespasien et surtout de posséder nos matraques sexuelles!

Enfin ressaisissez vous! Pensez à nos morts! Dont vous parlâtes si bien: Serge: notre Chambellant des styles, Amid: notre Escroc-mytho, Jean Marc: notre Comte des Culottes...Ils se retournent dans leurs urnes lorsqu'ils vous entendent nous salir ainsi!
L'art contemporrain, peuh, mais laissez donc cela aux génies!!

URBANO :  Mais vous avez entièrement et farpaitement raison mon Cher.
Fichtre ! Je n'ai écrit  que ce qui se disait lors, dans les milieux autorisés......
Et je me suis toujours tenu loin des discussions de classification et autres verbiages dont Ben alimentait sa cour et celles des musées...

Joaquim : Enfin loin...pas si loin que ça...quand je vous écoute. Bien, passons...
J'avais oublié de vous parler du Nez en l'Air où vous ne vîntes que peu faute de temps trop occupé que vous fûtes à gagner de la tunes chez JB Pastor comme manoeuvre. Et si nous respectons le chronologie nous voilà légèrement en retard pour que j'évoque ces épisodes chers à mon coeur car ils flattent ma vanité. Vous le savez aussi bien que moi, un artisssT est un monstre de vanité. En cela, il n'est que la caricature de ce que tout être humain est :
un vaniteux personnage.
 Le Nez en l'Air était une petite cave de la vieille ville de Nice se prétendant Galerie et où Ben (encore lui) tenait meeting certains mardis soirs et où je fus flatté par les viles critiques...
Juste après notre exposition chez Catherine Issert, Ben amena le sujet
sur la qualité du travail du Gave lors d'un débat dont il a le secret ...Au cours de ce débat, Maxime un artiste niçois des années 80, qui est maintenant encadreur, affirma que : "Bien sûr il avait apprécié notre expo car il la trouvait pleine d'humour, de dérison, et d'imagination mais que, pour lui, il manquait quelque chose... " Je rends grâce à Ben qui  le reprit de volée, pour lui,  lorsqu'il trouvait une seule de ces qualités en visitant une expo, il s'en trouvait satisfait. Alors là? Maxime en trouvait TROIS!!! Que recherchait Maxime dans l'ART? L'Absolu?
Merci à Ben d'avoir soigné mon Ego ce soir là. Et grand dommage que tu ne fus point à mes côtés pour savourer l'odeur d'envie qui s'éleva de l'assemblée...
Quant à notre prestation
cet été là devant la galerie de Catherine Issert (si je ne la site pas 25 000 fois j'ai perdu mon pari) ... C'était quinze jours à se remplir les poches de tunes 40 000 francs de ventes dont 50% pour nous, une fortune quoi!!!....Et puis pendant que tu t'enfuyais avec Anna me laissant seul à la barre, ce que j'ai toujours apprécié de ta part (cette absence très artistique): des repas en tête à tête avec Jennyfer Flay qui me parlait de son amant boxeur, des rencontres dans la chaleur de l'été en face de la Colombe d'Or avec tous les visiteurs de la Galerie: les marchands internationnaux, les collectionneurs, les flambeurs, les artistes, les putes, les écrivains, les chanteurs, les cons, les gentils, et moi, et moi en t.shirt mal peint et outrageusement échancré à coups de ciseaux leur vendant des objets dignes de la poubelle ... Bravo, c'était beau l'Art Vespasien!

URBANO : Je ne me  souviens plus très bien de ce séjour.....
je me rappelle que nous avions été très déçus par les soirées à St Paul, tout était fermé dès 20 h sauf la Colombe mais qui restait hors de prix.
 Nous rêvions de séduire des jeunes femmes riches et dévergondées, avec villa, piscine et décapotable : que nenni.... la jet set restait enfermée dans ses villas et sans invitation... tin tin mirouflette... les deux ou trois mecs que nous avons croisé un soir étaient des gays !!!
Les journées s'écoulaient gentiment, nous avions une clientèle intéréssée et intéressante, des gens charmants et aisés. Nous avons vendu à un couple d'américains une de nos premiers personnages : un Punk qui recoiffait sa crète défaite, haut d'environ 1m20 avec un socle recouvert de carton imprimé panthère noir et violet.....
Il y avait aussi cette dame copropriétaire d'un gigantesque groupe pharmaceutique qui ne savait quelle pièce elle pouvait ramener chez elle sans que sa famille la traite de folle, elle passa presque tous les jours et fini par acheter une tuile peinte en grotesque masque  pseudo africain pour la mettre près de la piscine... elle me demanda le prix, je répondit 400, elle me dit 400 quoi ? je dis 400 F.. Elle paya en souriant et me disant : "vous m'auriez dit 400 000 F je payais idem"......
Je me rappelle aussi ce jeune père avec son enfant qui se marrait, il avait en main  notre bombe de peinture vide sur laquelle nous avions écrit KIPIN  et vendions 4 fois le prix d'une pleine et qui toujours en riant l'acheta...
Je me souviens de Romeda qui revint nous acheter une  deuxième fusée grossièrement taillée dans une bouteille en plastique de white spirit, car sa femme de ménage avait jeté celle qu'il venait d'acheter et d'exhiber fièrement dans son salon ! 
Et Jennifer qui voulut qu'on lui peignat un pantalon et qui découvrit horrifiée et rougissante que nous y avions dessiné  sur le devant un string échancré et des poils comme des ressorts, qui s'en échappaient....
Et oui c'était beau l'art Vespasien !!! 



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